Samedi 7 juin
Nous sommes 51 présents au rendez vous fixé ce samedi matin devant la poste de la Bouverie. Les bagages sont rapidement chargés et à 7h10 Alex, le chauffeur du car met en route son véhicule. Une première halte très rapide à l’entrée de l’autoroute du Muy pour Maryse et Anastasia et le week-end commence pleinement.
Chaque participant reçoit une plaquette d’information sur l’ensemble du programme et ses particularités. Notre première destination est Gigondas, ou tout au moins la commune de Gigondas en vue d’effectuer une première randonnée autour des Dentelles de Montmirail.
Nous atteignons le point de départ à 11 heures ; l’équipement est rapide et, sans hésitation, nous attaquons le large chemin pentu qui nous conduits au col du Cayron. Celui-ci correspond au lieu de départ des randonnées dans les Dentelles. S’il est accessible aux voitures, il ne l’est pas aux transports en commun.
Du col nous empruntons la large piste sur la droite et suivons l’itinéraire surligné en violet sur la carte. La piste est légèrement montante, le soleil est au rendez-vous. C’est en fait le premier jour de vraie chaleur. Nous quittons la grande piste pour un sentier grimpant au pied d’une des deux Dentelles que nous contournons sur la gauche pour descendre dans le vallon entre les deux chaines rocheuses. Nous avançons en file indienne, le sentier est étroit et court sur le versant. Une voix m’interpelle : « Il y a un blessé ». A quelques encablures devant moi, Anne Marie a glissé (croix rouge sur la carte). En quelques minutes une excroissance d’une couleur bleue foncée s’est formée au dessus de la cheville du pied droit.
Claude arrive très rapidement. Nous avons la chance d’avoir un médecin parmi nous qui diagnostique rapidement une fracture de la malléole et pose une attèle sortie du sac de Josiane.
Pascal est également venu auprès d’Anne Marie. Il propose ses compétences de militaire ayant effectué des sauvetages pour porter la blessée.
J’appelle les pompiers. Ils arrivent assez rapidement, mais Pascal aura porté Anne Marie jusqu’à la croix bleue notée sur la carte. Les pompiers, au nombre de sept, prennent en charge notre amie, et Daniel se propose de l’accompagner.
Le groupe a repris la marche ; la température est encore montée et la côte pentue pour atteindre la chapelle Saint Christophe devient une souffrance pour quelques un(e)s. Le pique-nique, tant attendu par certains, peut effectivement commencer.
Les spécialités gustatives sont partagées, une constante dans le fonctionnement alimentaire de Roquebrune Sports.
Le départ de la chapelle est plus simple que l’arrivée….
Puis, nous bifurquons sur la droite en direction du domaine vinicole de Cassan. Certains en profitent pour remplir les gourdes au robinet mis à disposition, d’autres pour arroser le groupe !
Nous quittons le court secteur goudronné pour prendre la piste montante nous ramenant au col du Cayron. Cette montée s’avère beaucoup plus pénible que prévue, nous n’avions pas envisagé une température dépassant largement les 30°.
Du col, nous reprenons la piste nous conduisant au car, en descente cette fois.
Alex est en place ; il a fait tourner le moteur et, avec lui, la climatisation interne…..sensation de fraicheur immédiate.
Un très cout déplacement pour rejoindre Gigondas et la cave : « les chaix Varenne » où nous sommes attendus pour une dégustation qui s’effectue dans une ambiance conviviale.
Départ pour Buis les Baronnies distant de cinquante cinq kilomètres et installation au centre de vacances Escapades. Le centre de vacances est installé dans un cloitre du XVI° siècle, au cœur du village. Les chambres sont les anciennes cellules monastiques réaménagées en studios fonctionnels, les fenêtres s’ouvrent sur la cour intérieure.
A dix huit heures trente, Anne Marie et Daniel sont de retour. Anne Marie a le pied plâtré jusqu’au dessous du genou ; Claude avait établi un bon diagnostique. Malheureusement la pharmacie de Buis est fermée et Anne Marie ne peut disposer de béquilles lui permettant un minimum de déplacement autonome, ce qui engendre des désagréments pour elle et les occupants de la chambrée.
A dix neuf heures, nous nous retrouvons dans la cour centrale du cloitre pour prendre un apéritif commun. C’est un moment important dans la vie d’un groupe. Il permet des échanges sur la journée, mais aussi et surtout il permet d’apprendre à se connaitre.
Le diner est pris sous la tonnelle couverte par une glycine. Un groupe de cyclistes, venu de Bourbon L’Archambaud (Saône et Loire) partage cet espace avec nous.
Au menu : Salade, couscous et glace.
Nous avions quelques doutes quant à la qualité de la restauration, nous sommes pleinement rassurés.
En sous- sol du cloitre se trouve une salle baptisée « Le caveau ». Pièce voutée, ceinturée de bancs en bois à dossier, intimiste et adaptée pour des soirées plus bruyantes. Quelle était son utilisation lors de l’occupation des lieux par les Dominicains ? Nous ne le saurons pas ; par contre, ce soir, elle est transformée en salle de spectacles, et quel spectacle !
Dans un premier temps Jean Pierre et Bruno nous démontrent leur capacité d’adaptation musicale l’un avec l’autre. Ils jouent à l’unisson alors que c’est une « première » ensemble.
Puis arrivent les « Vamps » de Roquebrune : Chantal D., Dany V., Jocelyne et Odile, plus vraies que nature, tant dans l’apparence physique que dans le discours. Elles égratignent avec humour un certain nombre d’entre nous, et provoquent l’hilarité tant par leur accoutrement que leurs paroles, un grand moment de rire.
Jocelyne et Rini reprennent à leur compte le sketch de Charlène et Dino « la grande désillusion ». La encore, je crois que les véritables auteurs ont trouvé d’éventuels remplaçants. Rini réussit à faire disparaître Jocelyne, véridique. Par contre il ne réussit pas à faire retomber l’hilarité, bien au contraire. Quelques jeux avec pour base Jean Pierre et Bruno, puis nous assistons à une pièce musicale d’une portée hautement philosophique avec Zézette et les quatre cloches.
Le thème est puissant et profond : la découverte du plaisir jusqu’à l’extase.
Maryse B. dans le rôle du plaisir appelé pour la circonstance « zézette », Angel, Gilles, Pascal L et Robert dans les rôles de moines accédant à la jouissance. Il fallait oser un sujet aussi lourd de symboles et de recherches. Ils l’ont fait et bien fait….. Certes à leur façon !
Dimanche 8 juin.
Le rendez- vous est fixé entre sept heures trente et huit heures trente pour le petit déjeuner. La bonne humeur est de mise, la soirée n’est pas encore entièrement dissipée.
Le départ de la randonnée est effectif à neuf heures trente. Anne Marie a passé une nuit correcte et regarde partir le groupe pour le tour du « Saint Julien ». Le Rocher de Saint Julien est la grande lame de calcaire dominant Buis-les-Baronnies. Redressée à la verticale il forme, d’un point de vue, une crête E-O arrondie et de l’autre une arête très fine. La randonnée se fera sur une boucle d’une dizaine de kilomètres, relativement facile car composée d’une montée et d’une descente.
Le fait d’être logé dans le cœur du village permet de partir à pied directement du cloitre. Nous traversons le pont sur l’Ouvèze, rivière restée tristement célèbre depuis sa crue de 1992. Elle provoqua la mort de quarante deux personnes dans le département, principalement à Vaison La Romaine.
Comment franchir ce pont sans une pensée aux familles des victimes ; pourtant, cette rivière semble paisible et rassurante ce matin.
Le camping et la piscine municipale dépassés, nous commençons la montée qui ne se terminera que pour le déjeuner.
La chaleur est plus acceptable que la veille, mais nous ne sommes que le matin.
Montée sans problème, bien plus calme que la fin de matinée d’hier, et personne ne s’en plaint.
Après deux heures de marche nous atteignons l’altitude de 844 mètres, lieu prévu pour le pique- nique.
Aujourd’hui, aucun échange culinaire, nous avons tous le repas identique fournit par notre hébergeur.
Le cadre est agréable, l’herbe est verte, et des zones ombragées offrent la possibilité d’une sieste réparatrice. Nous sommes nombreux à gouter à ce plaisir.
Départ pour la descente qui s’effectue par la crête de Serre Long, sans véritable difficulté.
De retour sur la route goudronnée, le groupe se scinde en deux. Neuf personnes ont souhaité effectuer une Via Ferrata. Le site de Buis en compte quatre. Nous avons choisi la plus courte, donnée pour les débutants, mais qui offre trois avantages évidents.
Le premier est sa proximité immédiate avec le circuit de randonnée retenu, ce qui évite une perte de temps pour rejoindre le lieu de départ.
Le second est la durée prévue pour l’effectuer, à savoir une heure, ce qui permet de ne pas désorganiser la vie du groupe.
Le troisième correspond à son statut de « débutant ». Cinq des neuf « escaladeurs » n’ont jamais pratiqué ce type d’exercice. Qui plus est cette voie permet de passer sur un pont de singe, un câble double, un câble simple, une poutre et un filet et ainsi de découvrir des éléments susceptibles d’être rencontrés sur des voies plus difficiles.
Une joie collective après la traversée et un regret non dissimulé pour M. qui n’a pas osé franchir le pas.
Rassure toi M. nous aurons l’occasion de « monter » une journée Via Ferrata en accord avec une association amie, et ce avant la fin de l’année.
Retour au cloitre où chacun a trouvé une activité lui correspondant. Nous sommes nombreux à nous retrouver au vernissage d’une exposition de peintures et sculptures. Nous y étions conviés par l’entremise de Maryse B. qui le matin même avait rencontré les organisateurs.
A dix neuf heures, apéritif collectif, identique à la veille, cette fois avec la présence d’Anne Marie et de ses compagnons de chambre. Elle est devenue autonome, grâce à Daniel et René qui se sont rendus en taxi jusqu’à Vaison La Romaine pour acheter des béquilles et rapporter les médicaments indispensables au traitement de la blessure.
Repas de qualité, comme la veille et nouvelle soirée en perspective.
Personne ne se fait attendre pour cette seconde soirée.
Elle sera également riche en émotions comiques avec le jeu de la carotte, réservé à une certaine élite et durant lequel Dominique M. nous offrira une technique différente.
Riche avec le duo musical encore recomposé pour cette nouvelle occasion.
Riche avec les mimes proposés et réalisés par Colette, Danielle, Janine et Marie-Pierre qui provoquèrent une compétition soutenue entre les deux parties de la salle.
Riche avec Michel revisitée en Tahitienne d’un exotisme douteux.
Riche avec le duo Rini/Jocelyne qui proposèrent un jeu du carrosse à participation comique des plus réussies.
Et très riche avec les Roco-Girls qui rivalisèrent de beauté et de prestance avec les Coco Girl des années 1982 à 1987. A l’époque, Stéphane Collaro prenait des ex danseuses ou ex mannequins. Il voulait de « belles femmes sachant très bien danser ». A Roquebrune Sports, nous avons aussi cela.
Des Vamps au Roco-girls, la boucle était bouclée, la soirée pouvait s’achever.
Lundi 9 Juin.
Petit déjeuner identique à la veille, dans des horaires identiques, mais pour un départ prévu et effectif à neuf heures.
Notre première visite est pour le château du Barroux.
Imposant château situé sur la commune qui porte le même nom. Nous sommes accueillis avec simplicité et après une introduction générale nous donnant les explications sur la vie de cette citadelle, nous nous égaillons par groupes autour d’un document nous permettant d’effectuer la visite.
Nous quittons le Barroux pour Les Taillades en Luberon. Gérard ayant eu l’opportunité de visiter ce village, il nous offre la possibilité de le découvrir à notre tour.
Les Taillades est sans nul doute l’un des villages les plus discrets du Luberon : tout d’abord parce qu’il est à l’écart des grands axes routiers, blotti contre la pointe occidentale du massif du Luberon, il garde son histoire, encore mal connue car ponctuée de zones d’ombre.
Si les carrières de pierre ont probablement existé dès l’époque romaine, ce n’est qu’à la période moyenâgeuse que le nom des « Taillades » apparaît. L’exploitation de cette pierre caractéristique va alors contribuer au développement de ce lieu et façonner le paysage environnant.
Il ne reste de l’ancien bourg médiéval, bâti sur une éminence rocheuse, que quelques monuments remarquables : « La Tour » moyenâgeuse, surplombant la sculpture rupestre du « Morvellous », le Château du XVIIe siècle, l’Eglise du XVIIIe siècle à laquelle sont adossés la Chapelle primitive du XIe siècle et l’ancien presbytère.
Outre le bourg médiéval, Les Taillades offre un espace privilégié pour le pique-nique, et c’est ainsi que nous déjeunons par groupes, sur un pré et sous des arbres nous protégeant d’un vrai soleil d’été (34°).
Notre dernière visite sera pour le musée de la lavande à Coustellet, distant de moins de dix kilomètres.
Une visite qui débute par un film sur la culture de la lavande et du lavandin, leur cueillette et la distillation pour obtenir de l’huile essentielle. Puis une suite d’alambiques, de vêtements traditionnels et enfin des produits fabriqués grâce à cette huile.
Le week- end se termine ; le retour est toujours plus calme que l’aller, à la différence qu’une tablette circule. Elle contient les films des deux soirées et les rires sont encore d’usages.
Un Week- end riche de convivialité, d’amusement, de rires et de découvertes.
Un week- end « Roquebrune Sports », tout simplement.